Présentation


 
Mardi 14 juillet 2 14 /07 /Juil 15:50


Résumé de l'histoire ici, si vous voulez le lire.

« Aujourd’hui, 3 novembre, la matinée sera fraîche, le thermomètre atteindra à peine les huit degrés, et ce ne sera pas mieux dans l’après-midi, qui devrait être marqué par l’arrivée de nuages noirs et donc d’averses plus ou moins importantes… »

-         Hummm, fut le seul grognement qui répondit à cette annonce.

A contrecoeur, Florentin sortit de son lit. Il éteignit la radio de son réveil et se frotta vivement les yeux pour se réveiller. Les vacances de Toussaint étaient terminées, et en ce lundi automnal, il devait retourner au lycée.

Debout devant son armoire, le jeune homme regarda son image dans la glace. Plutôt mince comparé aux garçons de son âge, il appréciait néanmoins son corps. Comme chaque matin, ses courts cheveux châtains partaient dans tous les sens. Il sourit, et quitta son pantalon de pyjama. Il prit un boxer noir dans un tiroir ainsi qu’un pantalon en toile moulant et blanc. Il hésita un moment pour choisir son haut mais il jeta finalement son dévolu sur un marcel blanc qu’il surmonta d’un fin pull en laine aux rayures noires et blanches. Satisfait, il passa ses doigts dans ses cheveux pour les aplatir à certains endroits. Il n’aimait pas se coiffer au peigne, il préférait rester naturel, et c’est ce qui faisait principalement son charme.

Fin prêt, il descendit au rez-de-chaussée. Arrivé dans la cuisine, il fit la bise à son père et à sa mère, déjà attablés. Il prit son bol sur la table, déjà rempli de lait par ses parents, et le mit à chauffer au micro ondes. Attendant que la minute s’écoule, il attrapa le paquet de brioche dans un placard et la confiture dans le frigo. Il posa le tout à sa place, récupéra sa boisson chaude et s’installa aux côtés de ses parents.

-         T’as bien dormi ? Demanda sa mère, souriante.

-         Oui, oui, répondit Florentin. J’arrive pas à croire qu’il fait 10 degrés dehors alors que dans ma chambre je crève de chaud !

-         On a le chauffage dedans, Flo ! Intervint son père. Dehors, tu peux pas augmenter la température !

-         Merci papa pour cette remarque pertinente ! Je suis bête, mais quand même !

Les trois membres rirent à l’unisson, et le petit déjeuner se déroula dans une ambiance chaleureuse, comme toujours.

Quand il eut fini de manger, Florentin mit son bol dans le lave-vaisselle et débarrassa ce dont il s’était servi. Il monta à l’étage pour se brosser les dents, puis il retourna dans sa chambre. Il enfila sa veste noire en cuir et dissimula son cou sous une fine écharpe en laine grise. Il attrapa son sac à dos posé au sol, et il dévala les escaliers de sa maison. Ses parents étaient aussi sur le point de partir à leur travail, alors il leur fit la bise une nouvelle fois.

-         A ce soir ! Lança-t-il, tout en franchissant la porte d’entrée.

Une fois dehors, il resserra son écharpe, et il ferma sa veste en cuir. Il glissa ses mains dans ses poches et se mit en route, de bonne humeur. Depuis son entrée au lycée, il s’y rendait à pied, car l’établissement n’était pas loin de chez lui. Il parcourut quelques mètres et bifurqua dans une rue perpendiculaire à la sienne, puis il s’arrêta devant une des maisons. Il sortit son portable de sa poche, et composa un numéro qu’il connaissait par cœur.

-         C’est moi, je suis là, fut la seule chose qu’il dit, et son interlocutrice comprit le message.

Quelques secondes plus tard, une jeune fille apparut sur le perron de la maison devant laquelle il se trouvait. Florentin adopta un sourire niais quand il la vit arriver. Ses cheveux châtain clair et raides tombaient parfaitement de chaque côté de son visage, séparé par une raie droite sur la gauche. Ses yeux vert perçant lui attiraient la jalousie de nombreuses jeunes filles, mais malgré sa beauté naturelle, elle ne faisait pas partie des personnes les plus populaires, car elle refusait de s’allier avec celles qui ne pensaient qu’à se pavaner devant les plus beaux garçons du lycée. Ses taches de rousseur lui valaient parfois certaines moqueries, mais elle n’en faisait cure. Elle était fière de cette caractéristique physique et pour rien au monde elle n’aurait voulu y changer quelque chose.

Une fois de plus, Florentin se dit qu’elle était magnifique. Elle ne faisait rien pour s’embellir car elle n’avait besoin d’aucun artifice pour qu’un charme exceptionnel se dégage d’elle. Malheureusement, Bérénice ne savait pas ce qu’il ressentait. Même s’il paraissait sûr de lui et si ses tenues étaient les dernières à la mode, Florentin était quelqu’un de très réservé, loin de l’image qu’il renvoyait. Il gardait ses ressentis pour lui, surtout lorsqu’il s’agissait de sentiments amoureux.

-         Salut toi ! Lança la jeune fille en faisant gaiement la bise à son ami.

Florentin n’eut pas le temps de répondre qu’elle continua sur sa lancée.

-         J’ai promis à Arthur qu’on passerait le prendre alors faut qu’on prenne le chemin qui passe devant chez lui !

Aussitôt, l’enthousiasme du jeune homme diminua. Il avait cru profiter d’un court moment seul avec Bérénice, mais apparemment, ce ne serait pas le cas. Ils allaient faire le trajet à trois, encore une fois. Pourtant, il ne montra rien et garda un sourire aux lèvres. Comme prévu, ils passèrent devant chez Arthur qui les rejoignit, et ils allèrent ensemble jusqu’au lycée.

Quand ils entrèrent dans l’établissement, il leur restait cinq minutes avant le début des cours. Bérénice était en première scientifique, donc elle quitta ses deux amis pour se diriger vers sa salle. Arthur et Florentin étaient en première économique et sociale, mais pas dans la même classe, donc ils se séparèrent pour aller chacun assister à leur cours respectif.

Quand Florentin arriva devant sa salle, il sourit à quelques camarades qui en attendaient d’autres dans le couloir ou qui attendaient la dernière minute pour quitter cet endroit, et il entra dans la pièce. Il s’assit à une table derrière laquelle il n’y avait encore personne, au milieu de la salle. Petit à petit, de plus en plus d’élèves arrivèrent, et quand la sonnerie annonçant le début du cours retentit, la pièce était pleine. Un garçon que Florentin appréciait sans pour autant le fréquenter s’était assis à côté de lui, concentré sur son cahier. Leur professeur de français se fit remarquer en entrant au rythme du son de ses talons aiguilles. Aussitôt, les têtes se relevèrent et les bavardages cessèrent.

-         Sortez vos dossiers, je vais les ramasser, déclara la jeune femme, après avoir sorti ses affaires.

Chacun sortit un tas de feuilles de son sac, plus ou moins gros selon le temps passé à réfléchir ou l’énergie dédiée à la recherche de documents pertinents. Leur professeur leur avait demandé de rédiger pendant les vacances au moins cinq pages sur un sujet précis, en binôme, autorisant ses élèves à choisir avec qui ils voulaient travailler.

Quand elle s’arrêta devant la table de Florentin, il observa son voisin rendre son dossier puis il leva son visage d’un air nonchalant. Sa professeur, attendait, le bras tendu, qu’il lui donne son travail, mais le jeune homme n’avait aucun document à sa portée et ne semblait pas disposé à en sortir un de son sac. La jeune femme fronça les sourcils, mécontente que son élève n’ait pas fait le devoir demandé.

-         Je l’ai fait, madame, mais je l’ai fait tout seul parce que tout le monde était déjà à deux, expliqua-t-il.

Sa professeur se dérida alors, soulagée. Elle avait eu du mal à croire que Florentin, un de ses meilleurs élèves, ait oublié de faire un dossier aussi simple que celui qu’elle avait demandé à sa classe de faire.

-         C’est pas grave, répondit-elle, je le prends quand même.

Florentin se baissa et prit son travail dans son sac, puis il le tendit à la professeur. Celle-ci le remercia avec au bout des lèvres un sourire auquel il ne répondit pas.

-         On était tous à deux, mon cul oui, lança un élève, alors que la professeur posait les dossiers sur son bureau.

Tous les regards se tournèrent vers la personne qui venait de prononcer ces mots. C’était un jeune garçon vêtu d’un pantalon rouge de survêtement et d’un t-shirt blanc moulant lui permettant d’exhiber ses pectoraux. Il portait aussi une veste à capuche blanche qu’il avait laissée ouverte, et une crête trônait sur son crâne, parsemé de courts cheveux bruns. Quand Florentin se tourna vers lui, leurs yeux se rencontrèrent pour ne plus se lâcher. Un combat silencieux prenait place et chaque élève en était témoin. Ce fut finalement Florentin qui abandonna le premier, excédé par l’attitude de son ancien ami envers lui.

-         Pourquoi dis-tu ça, Thomas ? Demanda leur professeur.

-         Parce qu’il a pas du faire beaucoup d’efforts pour se mettre en binôme avec quelqu’un. Il préfère tout faire tout seul vu qu’il y a pas Bérénice et Arthur, les grands amours de sa vie qu’il suit comme un chien !

Le ton du jeune homme était acerbe, empreint d’une rancune gardée en lui depuis trop longtemps. Il n’arrivait pas à s’exprimer autrement que par des mots violents, quitte à blesser Florentin. Celui-ci gardait un visage impassible, et ne répondait pas, mais au fond de lui, les paroles de Thomas lui faisaient mal. Il ne lui en voulait pas, car son camarade de classe avait toutes les raisons du monde de le détester. Il se sentait simplement responsable du caractère impitoyable et sans cœur du jeune homme, même s’il savait que ce n’était pour lui qu’une carapace pour se protéger et ne plus souffrir d’être trahi à nouveau. A l’époque, Florentin avait pris la bonne décision, pour son propre bien, mais il n’avait pas pensé aux conséquences que cela aurait sur la vie de Thomas, ni à l’animosité que ce dernier ressentirait par la suite envers lui.

Florentin fut sorti de ses pensées quand la professeur annonça que l’insolence de Thomas lui vaudrait deux heures de retenue. Celui-ci offrit à Florentin un regard meurtrier, jugeant que sa sanction était encore une fois de sa faute, puis il se concentra sur le cours, et ignora son ancien ami jusqu’à la fin de l’heure.

La matinée défila, et à midi, Florentin retrouva Bérénice et Arthur dans la queue du self. Ils patientèrent quelques minutes, puis ce fut leur tour, et ils choisirent chacun ce qu’ils voulaient manger. Ils s’installèrent ensemble à une table vide, et ils entamèrent le repas.

-         Ca a été ce matin, Flo ? Demanda Arthur, remarquant le regard vide de vis-à-vis.

Florentin leva la tête et sourit. Son meilleur ami était l’un des seuls, si ce n’est le seul, qui lisait en lui comme dans un livre ouvert, ou presque. Personne n’arrivait à comprendre ce qu’il ressentait ou à deviner quand quelque chose le tracassait. Personne, sauf Arthur. Ils s’étaient retrouvés dans la même classe pour la première fois en quatrième, avec Bérénice, et depuis, ils ne s’étaient plus quittés. Ils formaient un trio à la fois envié et détesté par tous, car rien ne passait avant leur amitié. Pourtant, Bérénice n’arrivait pas à cerner Florentin de la même façon qu’Arthur. Elle se disait que c’était sûrement parce qu’elle était une fille et qu’elle n’avait pas la même vision des choses qu’eux. Au début, cela l’avait gêné, mais au final, elle était passée outre, et elle avait une complicité avec l’un ou avec l’autre différente de celle qui régnait entre les deux garçons mais tout aussi forte.

-         Bof, Thomas a encore sorti une de ses phrases cinglantes sur mon amitié avec vous, répondit Florentin.

-         Pour changer, lança Bérénice. J’espère qu’il va pas être comme ça toute l’année.

-         Je pense que si, mais ça fait rien, je le supporterai, déclara Florentin.

-         Dis pas n’importe quoi, intervint Arthur. Il a pas à être comme ça envers toi, c’est tout, et s’il est pas assez intelligent pour le comprendre, c’est triste pour lui.

-         Tu sais très bien pourquoi il agit comme ça. T’aurais réagi pareil à sa place.

-         Peut-être, mais tu ne vas jamais me faire ce coup là, hein ? Rétorqua Arthur, un sourire amusé aux lèvres.

-         Y’a pas de raison.

Les trois amis sourirent et continuèrent leur conversation en enchaînant sur un autre sujet. Leur repas se termina sur un ton plus léger que sur celui avec lequel il avait commencé.

-         On se retrouve devant le portail après les cours ? Demanda Bérénice, alors qu’ils sortaient du self.

-         Vous serez que deux, répondit Florentin. Je vais passer voir Emilien avant de rentrer.

Arthur et Bérénice acquiescèrent, sachant que Florentin essayait de passer du temps avec le jeune homme deux ou trois fois par mois. Ils le connaissaient uniquement de vue, et n’avait jamais eu l’occasion de faire connaissance avec lui, mais d’après Florentin, Emilien était quelqu’un de sympathique et dont la compagnie était agréable. Les deux jeunes gens n’en doutaient pas, mais ils s’inquiétaient pour leur ami. Ils ne voulaient pas que Florentin se retrouve à nouveau embarqué dans de drôles d’histoires.

-         A demain alors ! Lança Florentin, en se dirigeant vers sa salle de cours.

Bérénice et Arthur le saluèrent à leur tour puis ils se séparèrent pour rejoindre leurs classes respectives.

A dix-sept heures, Florentin termina sa journée. Il sortit de sa salle, et parcourut les couloirs du lycée vers la sortie. Devant le portail, il fit un rapide signe de la main à ses deux amis qui commençaient à s’en aller, puis il marcha jusqu’au centre ville. Il s’arrêta devant le plus grand centre commercial de la commune, et il sortit son téléphone de sa poche, puis il composa un numéro.

      -     T’es où ? Demanda-t-il, quand son interlocuteur lui répondit.

      -     Au Pazeo, tu me rejoins ?

      -     Oui, oui. C’est le bar en face de la salle de gym ?

      -     C’est ça.

      -     OK, j’arrive.

Il raccrocha, et hâta le pas en direction du lieu désigné. Quand il arriva à destination, il entra dans le bar à la façade en bois et aux fenêtres rondes, véritables marques de fabrique de cet endroit que Florentin n’avait jamais fréquenté mais qu’il avait déjà remarqué en passant devant.

Il aperçut Emilien assis dans un coin de la salle, sur une banquette en cuir bleu turquoise, autour d’une table couleur bois wenge. Le jeune homme avait le crâne rasé, et ses yeux bleus étaient repérables à des kilomètres tant ils étaient expressifs. Florentin le rejoignit, lui fit la bise, et s’assit en face de lui. Il prit son temps pour poser son sac à dos à ses pieds et retirer sa veste ainsi que son écharpe, inutiles à l’intérieur du bar car la température était plus chaude qu’à l’extérieur.

-         Comment tu vas mon chou ? Demanda Emilien, quand son ami fut installé à son aise.

-         Arrête, j’aime pas que tu m’appelles comme ça, lança Florentin, les sourcils froncés, et un léger rictus de dégoût sur les lèvres.

Son ami sourit, peu surpris, et il changea de sujet.

-         Ta journée s’est bien passée ?

-         Oui, oui, très bien, Thomas m’a encore offert une de ses sympathiques remarques, mais j’ai l’habitude ! Et toi, la fac est toujours pas bloquée ?

-         Non, non. On a cours pour l’instant. C’est pas passionnant, mais on m’a dit que c’était toujours comme ça la première année, et qu’après ça allait mieux, alors je prends mon mal en patience !

-         C’est sûr. J’en suis pas encore là moi.

-         Ca passera vite deux ans, tu verras.

-         Je sais bien, mais il me tard…

Florentin fut coupé par l’arrivée du serveur. Vêtu d’un pantalon noir en cuir moulant et d’un haut en résille de la même couleur, ce dernier semblait aimer l’extravagance. Alors que les autres employés étaient en costumes, celui-ci était habillé comme s’il sortait en discothèque. Florentin fut surpris par cet accoutrement, qui n’eut comme seul effet de l’empêcher de terminer sa phrase.

-         Qu’est-ce que je vous sers, messieurs ? Demanda le jeune homme.

-         Un café pour moi, répondit Emilien.

Le serveur se tourna alors vers Florentin pour prendre sa commande, mais ce dernier avait le regard figé, fixant un point vide en face de lui. Il fallut plusieurs tentatives pour le sortir de sa torpeur.

-         Excusez-moi, finit-il par dire. Je prendrais un café crème s’il vous plaît.

Le serveur hocha la tête et s’en alla préparer les boissons demandées.

-         Ca va pas ? S’inquiéta Emilien devant l’air ailleurs de son ami.

-         Tu m’as emmené dans un bar gay, se contenta de répondre Florentin.

-         Et alors ?

-         Et alors tu sais très bien que j’aime pas ce genre d’endroits.

-         Relax, Flo. C’est pas connu, ici, tu croiseras personne que tu connais. Sois pas aussi mal à l’aise pour si peu. Et arrête de regarder tous les types autour de toi comme des bêtes curieuses, ça m’énerve !

-         T’avais qu’à pas m’emmener ici ! Puis c’est pas le problème. J’ai pas envie que tout le monde croie que je suis gay !

-         Personne n’en a rien à faire de ta vie, ici. Alors tu te calmes, lança Emilien, fermement, déçu par la réaction de son ami.

Florentin baissa la tête, toujours gêné par l’endroit où il se trouvait, mais aussi un peu honteux de son comportement. Un silence s’installa, jusqu’à ce que le serveur revienne avec les boissons chaudes en main.

-         Un café pour monsieur, et un café crème pour le jeune homme, dit-il en posant les tasses sur la table.

Emilien et Florentin le remercièrent, puis l’aîné reprit la parole.

-         Sinon, j’ai quelque chose à te dire, Flo.

-         Vas-y, répondit le garçon, soulagé que son ami ouvre une discussion. Je suis tout ouïe !

-         En fait, j’ai rencontré quelqu’un.

Un long blanc suivit cette déclaration, Emilien ne sachant pas s’il devait continuer, et Florentin ne sachant pas comment réagir. L’aîné observa le visage de son ami pour tenter de percevoir sa réaction, mais aucune émotion ne filtra sur ses traits. Florentin garda une expression impassible, comme toujours, même s’il bouillonnait à l’intérieur de lui, atteint par des sentiments contradictoires. Il était heureux que son ami ait trouvé quelqu’un, et il l’enviait en même temps. Il enviait cette vie que menait Emilien, comme il l’entendait. Il était jaloux de ce jeune homme qui avait à peine deux ans de plus que lui mais qui savait déjà ce qu’il voulait, alors que d’autres étaient perdus depuis plusieurs années. Alors que d’autres, ne sachant pas comment faire pour s’exprimer librement, gardaient tout au fond d’eux et souffraient en silence. Alors que d’autres, malgré le bien fondé de leurs actions, en regrettaient les conséquences et cherchaient sans bruit à réparer leurs erreurs, pour mieux s’entendre avec les autres et être en accord avec eux-mêmes.

D’autres âmes égarées, en apparence si paisibles mais au fond si chaotiques, hantées par leur passé, cherchant à comprendre et à entrevoir des vérités difficiles à accepter.

D’autres, comme lui, Florentin, jeune homme bien dans sa peau mais à l’esprit tourmenté.

Voici le premier chapitre de notre nouvelle histoire. On espère qu'elle vous plaira, on retourne un peu plus dans l'univers d'IC (mais pas tout à fait!).
Désormais, nous publierons Symphonie d'Alcools et Sagesse d'Une Etoile en même temps, en alternant les chapitres, donc prochaine suite: chapitre 5 de SUE.
Bises à tous et à toutes et à bientôt.
Merci aux personnes qui nous donnent leur avis^^
Par Perri_et_Joy - Publié dans : Symphonie d'alcools [en cours]
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Mercredi 1 juillet 3 01 /07 /Juil 23:41

Sur le coup, aucun son ne vint à sortir de sa bouche  tant sa surprise était grande. C’était bien la dernière personne qu’il pensait trouver dans ce lieu qui était en quelque sorte son temple à la bonne humeur pour son travail.  Le jeune homme n’avait pas beaucoup changé en un mois physiquement. Il portait un jean plutôt bien coupé, mettant en valeur ses longues jambes, le haut de son corps était caché par un épais blouson kaki et marron parsemé d’écussons de toute sorte. Quelque chose dans les yeux bleus profonds semblait briller d’une lueur nouvelle, inconnue à Calixte la dernière fois qu’il l’avait vu.  

Orion n’arrivait pas non plus à faire un début de conversation. L’impression de malaise l’habitant à la sortie du taxi lui revenait comme un boomerang. Pour lui, cette sortie qui devait être une occasion de se rapprocher en amitié les avait finalement plus éloignés qu’autre chose. Une sorte de fossé s’était creusé en quelques mots ; peut-être malheureux, peut-être mal interprétés mais le mal était fait. Il restait à savoir lesquels. Le jeune homme n’avait pas eu le courage de l’appeler pour chercher un semblant d’explication. De nombreuses fois, il avait mis le numéro sur l’écran du téléphone portable, le doigt était resté en suspend sur la touche verte sans jamais avoir le courage de passer à l’acte. Le manque de courage était ce qui le caractérisait à l’heure actuelle. Sa relation avec Camélia en était une révélation frappante.

Passés les premiers temps d’une relation, les gens commençaient à voir les principaux défauts de la personne aimée et la jeune femme n’avait plus grand-chose à voir avec la magnifique créature qui l’avait fait craquer, fait gravir des monts et des montagnes pour attirer un dixième de son attention. Elle considérait toute chose comme dûe et n’hésitait pas à se servir d’Orion comme d’un objet de parade auprès de ses copines. Son petit ami était une personne très aimée par tous de par son caractère avenant et joyeux, et ce qui ne gâchait rien à l’affaire, un bon élève. Elle montrait de plus en plus un aspect possessif, jalouse et imbu d’elle-même. De plus, Orion avait remarqué qu’elle ne pouvait pas vraiment soutenir une conversation poussée, ses connaissances n’étaient que de surface. Il n’avait jamais eu avec elle, la conversation à bâtons rompus de Calixte et le regrettait car avec l’amour à tous les sens du terme, il fallait bien meubler. Les corps ne faisaient pas tout. Le jeune homme mourrait d’envie de lui dire, de lui en parler mais il ne voulait pas voir son doux visage triste.

Orion regarda les cheveux ou, plutôt les dreads assemblées sur la tête tel un poulpe des profondeurs qui contrastaient avec ses habits d’homme moderne. On se serait plus attendu à le voir avec des vêtements de Babs. Tout chez Calixte était élément de contradiction et le jeune homme ne savait finalement pas comment lui parler.

-         Salut, finit-il par lui dire.

-         ‘lut. C’est bizarre de te trouver ici. C’était bien un des derniers lieux où je pensais te trouver.

-         Merci.

La voix d’Orion était faible. Les mots de Calixte sonnaient comme des reproches, ainsi que le visage dont étaient sorties ces paroles.

-         Je suis désolé. Je voulais pas dire ça comme ça, se reprit Calixte devant la mine du jeune homme. Ca fait un moment qu’on s’est pas vu, ni même parlé.

-         J’ai cru comprendre que tu avais quelque chose contre moi.

-         Oui, ton côté obtus mais bon, chacun a le droit d’avoir ses propres opinions mais il faut être aussi tolérant.

-         Tu vas me faire une leçon ?

-         Non. reprenons depuis le début. Comment vas-tu ? Ta petite amie a l’air de te tenir en forme.

-         On peut dire ça. Et toi ?

-         Comme d’habitude. C’est toujours la même routine. Tu as fini le livre ?

Le jeune adulte allait répondre quand une personne sortant de la boutique le bouscula. Il s’excusa mais on lui fit remarquer qu’il se trouvait sur le passage, qu’ils feraient mieux d’aller parler ailleurs. Sauf que dehors, la pluie s’était mise à tomber dur et qu’Orion ne disposait pas de parapluie pour se protéger. Jusqu’à là, le temps était clair, sans nuage à l’horizon mais le ciel avait décidé de se couvrir d’un coup.

Devant le visage embêté de son ami, Calixte lui proposa de passer à son appartement se trouvant à deux rues d’ici. Une légère hésitation puis un acquiescement, les deux se mirent à courir comme des dératés jusqu’au porche de l’immeuble concerné. Ils étaient devenus deux serpillières vivantes quand la porte s’ouvrit. Calixte les fit monter jusqu’au premier étage.

Un petit quarante mètres carré s’ouvrit. Un ensemble très chaleureux fit son accueil à Orion. Il y avait un petit hall d’entrée avec un guéridon, un porte-manteau et une armée impressionnante de chaussures pour tous les cas de figure. Le salon qui faisait sa suite se résumait par un amoncellement de livres et de DVD contre tous les murs. La télévision avait une place dans une niche faite pour elle dans une bibliothèque. Deux grosses corbeilles de linge étaient posées à terre en attente qu’on s’occupe d’elles. Le seul élément anecdotique dans la pièce était un bouquet de dix roses blanches d’un vase banal, posé sur une petite table à manger ovale. La cuisine était identique à beaucoup d’autres mis à part un petit aquarium où nageaient trois poissons rouges, au-dessus du frigo. Un couloir en partance du hall menait à la salle de bains et à la chambre.

Calixte fit retirer ses chaussures à Orion et l’installa dans le salon après avoir dégagé deux chaises  de plis de magazines qui les ensevelissaient et lui demanda si il voulait manger chez lui. Orion eut un regard vers une fenêtre, le temps n’était pas décidé à se calmer, c’était même le contraire. Un coup de fil à ses parents en leur promettant qu’il serait rentré par quelque moyen que ce soit vers les minuit.

Calixte revint de la cuisine amé de plusieurs bouteilles dans les bras et de deux verres à Whisky au bout des mains. Le jeune invité était surpris de voir autant d’alcool et aussi vite. L’hôte avait mis un poisson ainsi qu’un gratin congelé au four pour une quarantaine de minutes. Calixte pensait toujours qu’un repos sans alcool ne valait rien. C’était ainsi qu’il pensait se justifier. Tout en servant les liquides dans les verres, le propriétaire des lieux demanda à nouveau ce qu’il avait pensé du dernier livre de Cassandre Castell.  Contrairement à ce qu’il avait pensé, Orion trouva celui-là plus abouti et structuré. Il avait pris au final beaucoup de plaisir à le lire, pris de bout en bout par l’intrigue mais regrettait la fin choisie. Trop facile et trop convenue selon lui. Ces mots lancèrent la base d’un vif débat entre eux.

Quand la sonnerie du four retentit, les deux n’y firent pas vraiment attention, trop occupés à finir les bouteilles d’alcool. Les deux jeunes hommes étaient partis dans un pari aussi stupide que gamin de descendre tous les alcools présents sur la table. Chacun avait besoin de prouver quelque chose à l’autre de façon spectaculaire. Ce ne fut qu’au bout d’un moment que l’esprit comateux de Calixte se rappela avoir laissé des plats au four. En vitesse, il se leva, d’une démarche incertaine et plusieurs coups dans les meubles aidèrent à aller dans la cuisine. La nourriture commençait à avoir une forte couleur brune, à la limite du noir. Le geste peu sur, il arrêta le four et posa ses mains sur la vasque de l’évier pour essayer de remettre de l’ordre dans ses pensées et dans sa tête. 

Orion arriva dans la cuisine avec tout sauf de la discrétion. Il avait un petit rire débile sur les lèvres et se balançait sur ses jambes comme un gamin.

-         Qu’est-ce que tu as ?  Lui demanda l’hôte en sachant très bien qu’il était aussi bourré que lui.

-         J’aimerais essayer quelque chose, répondit le jeune homme avec une voix d’enfant. 

-         Oui ?

Il n’eut aucune réponse, seulement un autre rire niais. Orion vint se déplacer à côté de lui, exactement dans la même position et sans qu’il s’en rende compte, il posa ses lèvres sur les siennes. Tout de suite, le baiser ne se montra pas vraiment chaste, Calixte plaqua son invité contre l’évier pour accentuer l’échange, l’alcool lui ayant totalement fait perdre le sens moral. Seulement le manque d’air le fit laisser sa nouvelle proie mais pas de ses bras. Leurs regards vitreux  et désireux se croisèrent de multiples fois avant Calixte décide d’aller plus loin en glissant ses mains sous le pull bleu passé d’Orion à la recherche de ses flans. Son exploration passa sous les coutures de jean pour finir la course sous les fesses du jeune homme. Un hoquet de contentement se fit entendre, à mille lieues de la crise qu’avait Orion le mois auparavant sur les relations homosexuelles. Il semblait être totalement désinhibé de ses tabous. Il était à la limite de l’asseoir sur le rebord de l’évier et d’enrouler ses jambes autour des hanches de Calixte mais ce dernier continuait à le plaquer contre lui.

Au bout d’un court laps de minutes, il finit par lui retirer son pull, la peau mise à nue se couvrit d’une légère chair de poule. Il faisait frais dans l’appartement. C’était un vieil immeuble et Calixte ne chauffait que lorsqu’il était là et à ce moment précis, la température n’excédait pas les vingt degrés. Dans un mouvement maternel, il sortit ses mains de leurs cocons agréables et douillets et lui frotta les avant-bras pour le réchauffer avant de lui saisir un poignet pour l’entrainer à sa suite dans l’appartement.

Il finit par le plaquer contre un mur du couloir pour l’embrasser sauvagement, telle une envie qui ne souffrait d’aucune attente. Ses mains trouvèrent l’avant du pantalon d’Orion et entreprirent de l’ouvrir. Son compagnon n’opposa aucune résistance, occupé à tirer sur le col de l’autre afin de mordre la peau tendre et douce. Il avait tout oublié, le lieu, ses idées, sa vie. Tout ce qui comptait, c’était de satisfaire cette envie pressante, ce plaisir soudain mais délicieux. Il verrait demain pour les conséquences s’il s’en rappelait. C’était la même chose pour Calixte. Trop  de temps s’était écoulé depuis sa dernière relation sexuelle, son corps le réclamait.

Orion, insatisfait de ses lèvres dans le cou, tira sur le pull de Calixte afin de rencontrer à nouveau ses lèvres et sa langue suave. L’homme au dreads ne finit pas son entreprise, préférant finir sa tache première, c’est-à-dire le mener jusqu’à sa chambre.

Il n’alluma pas la lumière, plus occupé à embrasser Orion, à l’entrainer sur le lit. Les deux tombèrent dans un bruit sourd sur un matelas. Leurs silhouettes se découpaient dans la pénombre par les lumières filtrant des lampadaires de la rue. Calixte retira toutes ses couches de vêtements pour se trouver torse nu et fit glisser lentement le pantalon de son amant le long de ses jambes, le caressant du bout des doigts de temps à autre. Orion se trouvait tout à coup dans un état second, ses doigts serraient les draps déjà défaits tandis qu’il se concentrait sur les sensations reçues. Les caresses, les sensations à fleur de peau, une bouche se trouvant partout et nulle part à la fois nourrissaient son imaginaire à travers ses yeux fermés de plaisir. C’était à peine s’il sentit que son boxer le quittait lui aussi et que des lèvres tendres s’occupaient de son membre tendu. A un moment, il voulut en écarter Calixte mais il ne put pas, l’autre ne se laissant pas faire.

Il était bizarre ce petit gout aigre quand son amant remonta pour lui embrasser les yeux mais il finit par l’aimer et même en redemander.

 

Qu’est-ce qui faisait ce bruit ? Ce bruit immonde qui lui martelait les oreilles et les tempes. Il tourna difficilement la tête sur le côté en quête de lumières rouges de son réveil mais il ne le trouva pas. A la place, ses yeux distinguèrent deux petits emballages bleus et argentés ouverts grossièrement. L’information mit un temps à parvenir à son cerveau mais quand ce fut le cas, ses yeux s’ouvrirent grand, parfaitement réveillé.

Alors ce qui s’était passé cette nuit n’était pas un rêve curieusement bien réel. Il prit une profonde aspiration et se tourna lentement sur le dos tout en essayant de ne pas sortir des songes son compagnon qui lui avait passé un bras autour de la poitrine. Le sang vint affluer à ses joues comme une honte certaine. Dans sa tête, une question revint sans cesse : pourquoi avait-il bu ? Il savait qu’il ne se retenait plus quand il était saoul, perdant toutes les barrières physiques et morales. Il avait Camélia et il avait fallu qu’il saute sur une autre personne, un homme qui plus est, mais si il avait une chose à retenir, il avait pris un pied monstrueux. Le septième ciel l’avait habité une partie de la nuit mais cela allait en rester là. La chose était sure.

Un grognement mécontent de Calixte indiquait qu’il venait juste de se réveiller avec, en prime, une gueule de bois et se demandant à qui était le corps qu’il tenait sous son bras. Il lui restait encore des effluves d’alcool dans le cerveau qui embrouillaient sa pensée. Il n’avait pas le courage d’ouvrir les yeux.

Un faible bonjour parvint à ses oreilles. Intérieurement, il espérait que ce ne soit pas ce qu’il pensait mais cette voix n’appartenait qu’à une personne. Ses hormones avaient parlé pour lui. Homme ou femme, cela n’avait pas d’importance dans son lit mais de là à coucher avec un ami, il y avait un monde. Il avait honte de lui.

-         Tu sais pour ce qui a pu se passait cette nuit, commença Orion d’une petite voix.

-         Plutôt, ce qui s’est passé, rectifia le propriétaire des lieux. Il ne faut pas se voiler la face.

-         J’en ai aucune intention.

Calixte regarda enfin l’autre occupant de son lit et fut surpris par sa réaction déterminée. Il l’aurait plus vu apeuré ou niant ce qu’il s’était passé ou bien, toute autre chose.  

-         On a juste satisfait une envie passagère. C’était une fois en passant.

-         Oui. L’alcool n’a rien fait pour l’arranger.

Orion prit une grande aspiration, sembla bien peser les mots qui allaient sortir de sa bouche.

-         Je veux pas paraitre lâche mais j’ai Camélia tout comme tu dois avoir quelqu’un dans ta vie. Ce n’est pas que je me sens mal, j’essaye juste de digérer ce qui a existé pendant quelques heures. Je ne sais pas comment le dire.

-         Ecoute, je comprends très bien ce que tu veux dire et j’allais dire exactement la même chose. Tu….

-         Eh merde.

Le juron d’Orion interrompit le discours dans lequel Calixte allait se plonger. Le jeune homme rejeta les couvertures sur l’autre, se mit assis et tenta de se lever. La première tentative se solda par un échec douloureux. Une grimace de douleur vint sur son visage, il lança un regard mauvais évocateur à l’autre occupant du lit. Calixte avait du mal à retenir un sourire.

-         Attends un peu que ça se calme, lui dit-il doucement.

-         Non, non. il faut que j’y aille. Mes parents vont gueuler, je leur ai dit que je rentrais à minuit au plus tard. Ils vont piquer une crise, il faut que je rentre au plus vite. Merde, c’est quoi les lignes de bus qui passent par ici et elles s’arrêtent où ?

-         Oula… Du calme.

Calixte sortit du lit et se leva dans une entière nudité dont il ne sembla pas se formaliser. Il dégagea une pile de linge sur une chaise pour trouver un téléphone blanc et une base.   Ses doigts pianotèrent un numéro. C’était une compagnie de taxis. L’homme commanda une voiture dans une demi-heure, le temps qu’Orion s’habille, prenne quelque chose à manger. Quand il eut fini, le jeune homme le pria de mettre un caleçon ou un boxer, histoire qu’il ne se promène plus nu, cela le gênait au plus haut point. Calixte se trouva très amusé par cette petite réflexion, pas si mur que ça, son amant d’un jour.

Il était onze heures et demi du matin quand Orion fut déposé devant chez lui, son portable serré dans sa main droite. Il n’avait pas osé regarder ou entendre les messages, se doutant de leur contenu et de ce qu’il allait avoir en ouvrant la porte de chez lui.

C’était une petite maison coquette et un grand jardin l’entourant, une chose rare dans les quartiers résidentiels de la ville. C’était à l’opposé de l’appartement de Calixte. Il ouvrit la porte d’entrée, posa les clés dans une coupelle prévue à cet effet sur un guéridon et son sac à terre. Au salon, assis sur le canapé de feutre de velours, son père et sa mère attendaient. C’était un couple d’une quarantaine d’années, aussi opposé physiquement qu’amoureux depuis le premier jour de leur rencontre, il y a vingt-trois ans. Leur plus grand souci du moment était leur fils, totalement renfermé avec eux. Leurs contacts étaient  de pure politesse, pas ceux entre des parents et leur enfant.

-         Je suis rentré.

-         Nous voyons ça Orion mais tu es en retard d’une douzaine d’heures, dit son père avec un fort ton de reproche.

Sa femme lui tenait le bras gauche de ses deux mains fragiles. Tout chez elle était délicatesse féminine telle une grâce naturelle, sans artifice.

-         Oui, je sais. 

-         On dit rien si tu appelles pour dire que tu découches et où mais là rien. Orion, les conneries, il va falloir arrêter. Avec ta mère, on s’est fait un souci monstre. On a laissé trois messages toutes les heures et nous n’avons pas dormi de la nuit.

-         Ca ne fait rien. je suis entier. Bien que j’aie un mal de chien à mon postérieur, pensa-t-il.

Le jeune homme se garda bien de dire cela, d’une part c’était sa vie privée et d’autre part, il avait un peu honte de lui.

-         Justement, s’il était arrivé quelque chose. Tu étais où ?

-         Chez un ami que j’ai croisé en ville, j’ai mangé chez lui comme je l’ai dit et on a bu. J’étais saoul et je suis resté sur place pour dormir. Voila, c’est tout.

-         Tu as bu ? Rugit le père d’Orion.

-         Du calme, mon chéri. Mon cœur, la prochaine fois, tu préviens. Enfin bon, la prochaine fois sera dans un moment.

-         Je suis consigné à la maison ?

-         Non mais ton frère arrive demain, dimanche.

-         Pardon ?

Orion venait de recevoir un grand coup de massue sur la tête. Son frère. Son frère rentrait à la maison après un an passé à l’étranger. Son cœur se mit à battre à toute vitesse sous le coup de cette brusque émotion. Il adorait son frère bien qu’il avait très mal pris le départ de celui qu’il considérait comme son âme sœur. S’il avait su, il serait rentré plus tôt.

-         Comment ça se fait qu’il rentre aussi tôt ? Il n’est pas en pleine année scolaire ?

-         Si mais nous lui avons demandé de rentrer. On ne voulait pas te le dire tant que le transfert n’était pas définitivement fait.

-         Génial.

-         En attendant, tu es prié d’aller dans ta chambre et de faire tes devoirs. C’est ta punition pour cette nuit et nous vérifierons.

L’autre « génial » était nettement moins enthousiasme que le premier. Il retourna prendre son sac, traina les pieds pour aller dans sa chambre et s’installer à son bureau. Une pile de cours à apprendre et deux dissertations à faire pour lundi, il se dit qu’il n’aurait pas fini aujourd’hui.

Son téléphone vibrait sur sa table de nuit. Camélia cherchait à le joindre, il l’avait presque totalement oubliée et sans aucun  sentiment de culpabilité, il prit l’appel.

Toujours les mêmes phrases, les mêmes mots jusqu’à ce qu’Orion se mette à parler de son frère. Frère dont il n’avait jamais parlé au lycée, ni avec elle. Une légère pointe de jalousie se manifesta dans la voix de la jeune femme. D’un seul coup, elle n’était plus le centre d’intérêt principal de son petit ami et de savoir qu’il ne voulait pas la voir le lendemain à cause de cette personne mystérieuse la vexa. Le jeune homme ne chercha même pas à éviter une crise. Elle lui raccrocha brusquement au nez.

Orion regarda dubitativement son portable, il se serait attendu à tout sauf à cette réaction. Le jeune homme se trouva assez énervé par ce manque de compréhension de sa part. Laissant tomber ses cours, il s’allongea sur les épaisses couettes de son lit et s’endormit rapidement. Les images de son enfance  vinrent peupler ses rêves.

Nous sommes vraiment désolées pour ce retard mais entre la reprise des cours dans une fac, les examens dans une autre, un séjour passé ensemble avec peu de temps pour écrire, et autres occupations, nous avons eu du mal à le terminer! On espère qu'il vous a plus et que sa longueur ainsi que son contenu ont satisfait votre attente!!!
On essaye d'écrire le prochain plus vite, promis! Mais avant, vous aurez le privilège de lire le premier chapitre de "Symphonie d'alcools" (résumé à lire dans la rubrique Conneries en tout genre)! Grande innovation sur notre blog: nous aurons deux histoires en cours en même temps! Nous alternerons les chapitres et nous allons tenter de publier une suite chaque semaine, si notre rythme se calme pendant les vacances!
Merci à tous et à toutes d'être encore là, et à Linoa pour ses derniers commentaires! Ca fait toujours plaisir de découvrir de nouveaux gens qui passent ici!
Bises.

Par Perri_et_Joy - Publié dans : Sagesse d'une étoile [en cours]
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Lundi 15 juin 1 15 /06 /Juin 19:46

 


Bonsoir à tous et à toutes!

Nous voilà à nouveau ensemble, chez JoY cette fois! Et nous venons de passer notre lundi au bord de la mer! Aller-retour express aux environs de Narbonne, Saint-Pierre la mer exactement, pour une bonne baignade! Résultat: coups de soleil à volonté pour peaux blanches en danger!
Deux petites photos de nous pour vos beaux yeux, on n'était pas encore couleur écrevisse!

Nous profitons aussi de l'occasion pour vous présenter notre prochain histoire, dont le premier chapitre arriver après le 4ème de Sagesse d'une Etoile, qui ne devrait plus tarder, promis!

>>> SYMPHONIE D'ALCOOLS <<<

Doux orgasme:

2 cl de virilité,

2 cl de sensualité,

2 cl de réalisme,

2 cl de passion,

4 cl de sadisme,

1 cl de romance,

1 cl de maturité

et un zeste de féminité.

 

Entrez sans modération dans le monde de Florentin, Arthur, Emilien, Armand et les autres, sous l'oeil bienveillant de Bérénice qui vous guidera où bon vous semblera quand vous serez dans un piteux état! N'oubliez pas que boire ou conduire, il faut choisir, surtout lorsque vous risquez de vous retrouver là où vous n'avez jamais pensé aller, un soir de fête, gai et abruti par le flot de musique déversée autour de vous.

Bises à tout le monde et à très vite! On vous aime!



Par Perri_et_Joy - Publié dans : Conneries en tous genres^^
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Mercredi 27 mai 3 27 /05 /Mai 11:26

L’endroit n’était pas calme, loin de là. La foule s’accumulait entre les rayons de livres de la plus grande librairie de la ville. Dans un coin, assise derrière une table, une jeune personne observait attentivement le monde venu spécialement pour elle. Elle était vêtue d’une chemise en soie noire et d’un jean bleu marine moulant surmontant une paire de chaussures en toile blanche. Ses cheveux étaient longs et bouclés, regroupés dans une haute queue de cheval. De légers traits noirs étaient dessinés sur ses yeux, rendant leur bleu profond encore plus impressionnant. Tout laissait croire que c’était une femme.

C’est ce que se dit Orion quand il entra dans la librairie et l’aperçut de loin, ravi d’avoir enfin un avis sur le sexe d’une personne dont il admirait le travail. Il n’avait jamais vu sa silhouette ou son visage, car l’auteur était très discret, n’apparaissant jamais en photo dans un magazine ou un journal. Cassandre Castell était connu depuis peu, grâce à une série de romans ayant rencontré un franc succès, auprès des jeunes comme des plus âgés. Comme prévu, deux semaines après une soirée pendant laquelle il s’était trouvé plus de points communs qu’il ne l’aurait cru avec un homme qu’il ne pensait jamais apprécier, Orion était au rendez vous pour la dédicace organisée par son auteur favori, un mercredi après-midi. Il se félicitait d’être arrivé en avance au vu du nombre de personnes déjà présentes. Il espérait que Calixte arriverait assez vite, car ce dernier devait récupérer sa place, et Orion ne comptait pas rester à l’attendre dans l’entrée pendant des heures.

Heureusement, il n’eut pas à patienter longtemps, car quelques minutes à peine après son arrivée, un taxi s’arrêta devant la librairie. Calixte sortit du véhicule, vêtu d’un jean bleu ciel droit et d’un t-shirt bleu nuit sur un haut à manches longues blanc.

-         Je suis en retard ? Demanda ce dernier, en faisant précipitamment la bise à Orion, qui était allé à l’extérieur, malgré les nuages menaçants du mois d’octobre.

-         Non, non, au contraire ! J’étais juste pas mal en avance !

-         Ah d’accord, tu m’as fait peur sur le coup !

-         T’es pas venu en voiture ? S’étonna Orion.

-         Non, je me doutais qu’il y aurait du monde, un mercredi après midi en centre ville. D’habitude, c’est déjà l’horreur, alors là ! J’ai préféré prendre un taxi, ça m’aura évité de galérer pour trouver une place pour me garer !

-         C’est sûr t’as bien fait ! Tiens, ta place. On rentre ?

-         Je te suis ! Lança Calixte.

Ils entrèrent ensemble dans la librairie, et ils n’eurent pas d’autre choix que de faire la queue et d’attendre patiemment leur tour. Des tables étaient installées autour d’eux, et elles étaient toutes couvertes de dizaines d’exemplaires du dernier roman de l’auteur, publié pour la première fois deux jours auparavant, raison pour laquelle une dédicace avait lieu. Calixte en prit deux, et il en tendit un à Orion. Pour s’occuper, ils commencèrent à lire ce nouveau tome, qu’ils n’avaient pas encore eu l’occasion de parcourir.

Plus ils tournaient les pages, plus leur visage prenait une expression étonnée. Visiblement, ils ne s’attendaient pas à cette histoire venant de leur auteur favori. Ce n’est qu’arrivé à une vingtaine de pages qu’Orion n’arriva plus à dissimuler sa surprise. Sans fermer son livre, il leva les yeux vers Calixte, qui semblait plongé dans l’histoire. Ce dernier dut sentir un regard posé sur lui, car il mit fin à sa lecture pour dévisager son ami.

-         Qu’est-ce qu’il y a ? Demanda-t-il, Orion ayant l’air soucieux.

-         Ca t’étonne pas le choix des personnages ?

Calixte sourit, amusé et peu surpris par la réaction de son cadet.

-         Si, un peu, mais ça n’a rien d’incroyable non plus. T’as jamais lu d’histoire avec un couple d’homosexuels ?

-         Euh, non, jamais. Imaginer deux gars en train de se bécoter, ça me dit pas trop.

-         T’as un problème avec ça ? Rétorqua Calixte, les sourcils froncés.

-         Non, non, pas du tout ! S’exclama Orion, remarquant l’air choqué de son ami et ne voulant pas qu’il lui en veuille pour quoi que ce soit. Mais si j’ai le choix, je préfère avoir en tête une belle fille qu’un mec ! C’est juste que l’auteur avait jamais abordé ce sujet.

-         C’est vrai, dit simplement Calixte, légèrement rassuré, mais l’air soucieux.

Sur ces derniers mots, il reprit sa lecture, et Orion l’imita quelques secondes plus tard. Malgré l’originalité du scénario et la présence de personnages peu ordinaires, ils furent passionnés par ce nouveau tome, et ils dévorèrent plusieurs pages encore, jusqu’à ce qu’Orion referme son livre d’un coup sec.

Ayant entendu un léger bruit, Calixte lâcha des yeux les lignes qu’il était en train de lire et il porta à nouveau son regard sur son ami.

-         Qu’est-ce qu’il y a cette fois ? Demanda-t-il, dans un soupir las.

-         T’as pas lu ? T’en es où ?? Relança Orion.

-         J’en suis quand ils partent de la fête foraine, et je vois vraiment pas ce qui a pu te gêner cette fois.

-         Lis la suite et tu verras, se renfrogna Orion.

Dubitatif, Calixte garda un instant les yeux posés sur la mine boudeuse de son cadet, puis, autant pour ne pas se laisser attendrir que pour comprendre ce qui avait provoqué cette réaction chez lui, il décida de continuer à lire. Ce n’est qu’après avoir parcouru quelques pages de plus qu’il trouva la cause de l’embarras d’Orion. Aussitôt, et ce fut plus fort que lui, il se mit à rire. Il resta discret, mais il ne put pas s’arrêter. Il ne remarqua pas l’air vexé d’Orion qui avait la nette impression que Calixte se moquait de lui. Ce dernier ne se calma que quand il reçut une tape ferme sur le bras. Il se rendit compte que tout le monde s’était tourné vers lui, alors il s’excusa à demi-mot, puis il reporta son attention sur Orion.

-         J’y crois pas ! Tu t’es carrément foutu de ma gueule ! Beugla celui-ci.

-         Mais non ! C’est juste que c’est marrant de te voir gêné pour ça.

-         Je vois pas vraiment le côté marrant du truc mais ça doit encore être l’influence de tes dreads ou un truc comme ça !

-         Ca t’a vraiment marqué on dirait, parce que tu dis n’importe quoi maintenant ! En même temps, vu la réaction que t’as eu en voyant que c’était une histoire entre deux hommes, tu m’étonnes que cette scène te perturbe !

-         Ca me perturbe pas ! Se défendit Orion, rouge pivoine. Mais j’ai pas l’habitude de voir ça. En général, j’ai plutôt deux seins devant mes yeux qu’un service trois pièces ! Désolé !

-         Y’a pas de mal !

-         Quoi ? T’es un habitué toi ?!

-         J’ai pas dit ça, se contenta de répondre Calixte, un sourire moqueur sur les lèvres.

Il ne laissa pas à Orion le temps de riposter, et il s’éloigna de quelques pas, car la queue avait commencé à avancer. La séance de dédicaces débutait.

 

Chacun de leur côté, sans se concerter, ils décidèrent de clore la conversation et de ne plus aborder le sujet jusqu’à nouvel ordre. Ils attendirent leur tour calmement. Pendant plusieurs minutes, les amateurs de romans de Cassandre Castell s’enchaînèrent devant son bureau. L’auteur signa tout ce qu’on lui tendit : articles de presse, romans, bouts de papier. Rien ne fut ignoré et tout le monde sortit satisfait de la librairie.

Quand ils arrivèrent devant leur écrivain favori, Orion fut le premier à tendre son livre pour y voir s’inscrire une dédicace, et Calixte le laissa faire, sachant contenir son impatience, contrairement à son ami. Il posa ensuite son exemplaire sur le bureau, et demanda poliment à l’auteur d’apposer sa signature plutôt sur la dernière page que sur la première. Celui-ci le fit sans protester, malgré l’étrangeté de la requête.

-         Vous êtes ensemble ? Demanda l’écrivain, à brûle-pourpoint, sans relever la tête et se concentrant sur sa dédicace.

Orion ouvrit la bouche, mais aucun mot n’en sortit. Il se trouva idiot et se tourna vers Calixte, qui ne disait rien et se contentait de regarder ailleurs pour ne pas répondre à la question. Le plus jeune dut réagir pour ne pas paraître impoli.

-         Pas du tout, non. Je suis déjà avec quelqu’un, et c’est une fille, déclara-t-il.

Sans qu’il le veuille, son ton s’était fait méprisant. Intérieurement, il se traita de tous les noms, mais Calixte et l’auteur n’eurent pas le privilège de l’entendre, et ils levèrent simultanément la tête vers Orion. L’écrivain fronça les sourcils suite à la déclaration peu avenante de son lecteur, mais aucune parole n’accompagna sa pensée, à l’instar de Calixte, qui resta muet, préoccupé une fois encore par l’avis de son nouvel ami, qui ne semblait pas si clair que ça. Orion prétendait n’avoir aucun problème avec l’homosexualité, mais plus Calixte l’observait, plus il avait l’impression que son cadet n’acceptait pas à cent pour cent que tout le monde n’ait pas la même sexualité. Etant quelqu’un de très ouvert d’esprit, il n’appréciait ni les préjugés, ni les réactions un tant soit peu discriminatoires, à tout point de vue. Il crut bon de penser avoir une discussion avec Orion à ce sujet là pour qu’il sache à qui il avait affaire.

Il mit son idée de côté, jugeant préférable d’en faire part à son ami à un autre moment, et il récupéra son livre. Orion ayant déjà pris le sien, Calixte fit un premier pas pour s’éloigner du bureau et laisser leur place aux lecteurs suivants. Il se figea aussitôt quand il entendit son ami murmurer, doucement mais pas assez pour qu’on ne l’entende pas :

-         De loin, je croyais que vous étiez une femme !

Calixte ferma les yeux, las, et il passa une main fatiguée sur son visage, puis il fit demi tour pour rester aux côtés d’Orion, qui n’en revenait toujours pas que son auteur favori soit un homme. En effet, celui-ci, malgré une tenue et une allure considérées comme plutôt féminines, n’avait aucune poitrine, et ce fut cet élément qui marqua Orion et le fit changer d’avis sur le sexe de l’écrivain. Ce dernier ne sembla pas surpris le moins du monde par la remarque de son lecteur. Habitué à ce que les gens soient surpris, il offrit un sourire indulgent aux deux hommes.

-         Excusez-le, jugea néanmoins utile d’ajouter Calixte.

Il n’attendit pas de réponse, et il empoigna le bras d’Orion. Malgré les protestations de celui-ci, Calixte le tira jusqu’à la sortie, furieux malgré lui.

-         Qu’est-ce qui t’a pris ? Cria-t-il, une fois dehors.

-         Mais c’est un homme, tu te rends compte ? Hurla Orion à son tour.

-         Et alors ? Je vois pas où est le problème.

-         Mais le problème, c’est que… Oh, et puis mince ! J’en ai rien à faire de toute façon ! Qu’il écrive des histoires de pédés et qu’il s’habille comme une fille, c’est sa vie !

-         Exactement, lança Calixte, d’un ton glacial, un peu choqué par les propos d’Orion.

Ne voulant rien ajouter, il héla un taxi, et il monta dans le véhicule, sans un regard pour Orion. Celui-ci, déçu et ne se rendant pas compte que ce qu’il avait dit pouvait avoir été mal perçu, imita son ami. Pendant le trajet, le malaise entre les deux hommes ne fit que s’accentuer. L’un était assis contre la fenêtre arrière droite, l’autre contre la fenêtre de gauche. Ils regardaient tous deux dehors pour ne pas avoir à affronter le silence ayant pris place entre eux.

Ils donnèrent chacun leur adresse, et le chauffeur les déposa tour à tour devant chez eux. Orion fut le premier à arriver à destination. Il paya le montant du pour aller jusqu’à chez lui, et il voulut s’adresser à Calixte, mais il ne sut quoi lui dire, d’autant que son aîné restait fermement dos à lui, fixant l’extérieur. Il ferma alors la porte du taxi, et marcha jusqu’à la porte d’entrée de sa maison. Apparemment, sa mère était là, car sa voiture était garée le long du trottoir, mais il n’en fit cas. Debout sur le perron, il regarda une dernière fois Calixte, mais celui-ci semblait décidé à ne pas changer d’avis, car il était toujours en train d’observer l’autre côté de la rue. Orion soupira et finit par entrer chez lui, retrouvant sa vie de famille après avoir passé un après-midi mitigé.

Une fois à l’intérieur, il ne vit pas le visage de Calixte se tourner lentement et son regard se poser sur cette porte close. L’aîné des jeunes hommes soupira à son tour, à quelques mètres de son ami, et il se laissa raccompagné chez lui. Il n’était pas fier de son attitude, car il avait tout bonnement ignoré Orion, et ce dernier avait eu l’air triste de ce manque d’attention, mais il avait aussi eu un comportement inexplicable, et Calixte avait besoin de réfléchir pour décider de la suite à donner aux évènements. Il n’était pas sûr que son cadet se rende compte de la portée de ses propos, alors il hésitait à le réprimander, car il ne voulait pas se le mettre à dos. Sa position était délicate, car il préférait que les choses soient claires, mais il n’avait pas envie de gâcher cette amitié nouvelle.

Il sortit de sa réflexion quand le chauffeur de taxi s’arrêta devant chez lui. Calixte le remercia et paya ce qu’il devait, puis il se faufila rapidement dans l’immeuble. Il parcourut quelques marches pour monter jusqu’au premier étage, puis il entra dans son appartement. Il retrouvait enfin le confort et le calme de sa sphère privée, après avoir attendu pendant des heures au cœur d’une foule bruyante et compacte. Cette différence l’apaisa un peu, et il se mit à l’aise. Il quitta son haut à manches longues et son t-shirt pour enfiler à la place une simple chemise blanche qu’il laissa ouverte. Il troqua son jean contre un pantalon en lin beige, il se mit pieds nus et il alla dans sa cuisine. Il était presque dix-neuf heures, et il devrait bientôt préparer son dîner, mais il n’en avait pas le courage. Epuisé par sa journée, autant qu’il l’était quand il travaillait, il se contenta de prendre une canette de bière dans son frigo et un paquet de chips dans un placard, puis il s’installa dans son salon, allongé dans son canapé après avoir allumé son téléviseur.

 

Pendant plusieurs semaines, Calixte se concentra sur son travail, tâchant de satisfaire tout le monde. Il y eut une période pendant laquelle il eut deux fois plus de clients, alors il dut redoubler d’efforts pour ne pas faillir à sa mission. Il avait toujours eu bonne réputation, étant très sérieux, généreux, et très à l’écoute, et il comptait la préserver.

Un mois passa, sans qu’il n’ait ou ne demande de nouvelles d’Orion. Il n’avait pas oublié son ami, loin de là, mais peut-être attendait-il inconsciemment que ce soit lui qui fasse le premier pas de la réconciliation. Il ne savait pas vraiment comment agir, alors il ne faisait rien. C’était lâche, mais ainsi, il ne risquait pas de prononcer un mot de trop et d’amener Orion à ne plus l’apprécier. Il avait bien réfléchi et il avait tourné le problème dans tous les sens. Au final, il n’était pas parvenu à définir si Orion disposait vraiment d’une très faible ouverture d’esprit ou si ses propos avaient dépassé sa pensée et n’avaient été que le fruit d’un énervement passager. N’étant pas certain de l’attitude à adopter, il avait estimé qu’il n’avait pas les éléments nécessaires en main pour juger ce jeune homme qu’il ne connaissait que depuis peu, et il s’était ravisé, préférant attendre un message ou un appel de son ami s’excusant et expliquant son attitude déplacé. Mais il n’avait rien reçu, et petit à petit, il avait rangé Orion dans un coin de son esprit, ne voulant pas avoir la tête ailleurs quand il travaillait.

Un vendredi de novembre, vers dix-sept heures trente, il termina sa journée. Il se changea, troquant son costume noir contre une tenue plus décontractée, et il quitta son bureau. Il erra une vingtaine de minutes dans la ville, profitant de l’air frais mais agréable qui régnait dans les rues. Il marcha jusqu’à ce qu’il se retrouve devant le magasin de disques. Il avait besoin du nouvel album d’un de ses groupes préférés pour son travail. Il se concentrait toujours mieux lorsqu’il écoutait de la musique et le résultat n’en était que meilleur. Les mélodies le détendaient et lui permettaient de ne penser à rien d’autre qu’à ce qu’il était en train de faire.

Impatient d’écouter de nouvelles chansons, il parcourut rapidement les divers rayons. Il passa devant les CDs de rap, ceux de musique classique, de pop, les bandes originales de films. Finalement, il trouva son bonheur au fond du magasin, dans un recoin peu visible séparé par trois marches du reste de la boutique, mais connu des habitués, dont il faisait partie. Dans cet endroit restreint, trois étagères étaient posées contre les murs. Elles contenaient des albums n’ayant pu être classés dans aucun style de musique particulier, et les CDs du groupe recherché par Calixte étaient toujours à la même place, parmi les inclassables. Les albums étaient classés par ordre alphabétique, alors il eut tôt fait de trouver celui qu’il désirait. Satisfait, il retourna dans la partie principale du magasin. Sa nouvelle acquisition en main, il se dirigea vers la caisse. Il lisait les titres des chansons plus qu’il ne faisait attention où il marchait, alors il bouscula quelques personnes sur son passage. A chaque fois, il s’excusa, et il arriva tant bien que mal à l’endroit voulu. Il n’eut pas à faire la queue, et il tendit son CD au caissier.

-         Je me demandais quand est-ce que t’allais venir le chercher celui-là, dit ce dernier à Calixte.

-         Tu sais bien que j’ai toujours un temps de retard, répondit le jeune homme en souriant. Y’a pas trop de risque que vous soyez en pénurie donc je prends mon temps.

-         T’as bien raison, conclut le caissier. Ca te fera 17€99, s’il te plaît.

Calixte paya par carte bancaire, puis il récupéra son bien et ses tickets. Il salua le vendeur, puis il prit la direction de la sortie. Pressé de rentrer chez lui après une autre longue journée de travail, il pressa le pas et il ne fit pas attention au jeune homme qui entra dans le magasin alors que lui en sortait. Il le prit de plein fouet et il jura contre lui-même, puis il ramassa son CD tombé à terre sous le choc. Quand il se releva, sa surprise fut grande, et sur le coup, il ne sut pas quoi dire, car devant lui, après un mois sans aucun contact, se tenait Orion.

Désolé pour le retard. Les idées ont eu du mal à venir pour ce chapitre! Mais il est enfin là et on espère qu'il vous a plu!
Entre les péripéties dans nos universités, le manque d'inspiration ou autre élément perturbateur, ces derniers mois n'ont pas été idéaux pour l'écriture, mais ça devrait aller mieux d'ici quelques jours. Ca devrait! On préfère ne pas vous donner de date fixe pour le prochain, on l'écrit dès qu'on peut.
Bises à tous et à toutes^^

Par Perri_et_Joy - Publié dans : Sagesse d'une étoile [en cours]
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P'tit plaisir^^

 

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